PRESENTATION

Les filtres plantés de roseaux


Le traitement des eaux usées par filtres plantés de roseaux consiste à recréer les processus naturels de l’auto-épuration rencontrés dans les sols en faisant percoler les eaux à traiter sur un massif filtrant.
Contrairement aux procédés « classiques » d’épuration, le système est de type semi-extensif et non pas intensif.

La nature a le temps de faire son travail d’épuration, ce qui présente les avantages suivants :

  1. Rendements d’épuration élevés et constants dans le temps
  2. Protection maximale du milieu récepteur de par la barrière physique que représentent les filtres (aucun risque de départs de boues avec l’effluent traité)
  3. Minéralisation lente des dépôts retenus sur les filtres et transformation des boues en compost, réutilisables comme amendement organique après une dizaine d’années d’exploitation (les procédés dits intensifs produisent des boues liquides dont les contraintes de gestion sont quotidiennes)
  4. Intégration parfaite dans le paysage
  5. Exploitation facilitée comparable à l’entretien paysagé des communes

Principe de fonctionnement


Le massif filtrant traversé par les eaux usées permet :

  1. De retenir mécaniquement les matières en suspension (pollution dite particulaire et colloïdale) contenues dans les eaux
  2. De servir de support aux micro-organismes épurateurs (dégradation de la pollution soluble)
  3. D’ assurer le drainage des eaux et les transferts d’air

Les roseaux plantés en surface assurent :

  1. Un décolmatage de la surface du filtre grâce à l’action des jeunes pousses et des rhizomes dont le développement dégage en permanence des espaces libres
  2. Un transfert d’oxygène du feuillage aux racines dynamisant ainsi l’activité bactérienne du filtre
  3. Une augmentation des sites de fixation des micro-organismes

Un peu d’histoire


C’est en Allemagne que les premiers filtres plantés de roseaux ont été développés dans les années 1960 sous l’impulsion de travaux réalisés par deux scientifiques, les Docteurs KICKUTH et SEIDEL. Leurs travaux se concentrent alors sur la mise en place de systèmes de traitement des eaux reproduisant le fonctionnement de l’écosystème des bords de marais.

Après plusieurs années de mise en pratique, cette technique sera introduite en France à la fin des années 1980. La commune de Pannessières dans le Jura (39) sera l’une des premières communes françaises à se doter d’un tel système d’épuration.
Par la suite, les travaux menés au sein de l’IRSTEA ont permis d’accréditer cette filière d’un point de vue scientifique.


Particulièrement adapté aux communes en milieu rural, ce procédé suscite depuis un intérêt croissant auprès des collectivités, notamment en raison de son efficacité, son aspect écologique, son intégration paysagère quasi-parfaite ainsi qu’en raison de ses faibles coûts d’entretien.

Il existe aujourd’hui en France plus de 2 500 stations utilisant des filtres plantés de roseaux pour le traitement des eaux usées et plus de 400 stations pour le traitement des boues.


source : "Devenir du Phosphore dans les filtres plantés de roseaux", Kim B. 2014

Répartition des filières de traitement des eaux usées de capacité nominale inférieure à 2000 EH (d’après Golla et al., 2010) . "Devenir du Phosphore dans les filtres plantés de roseaux", Kim B. 2014.




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